lundi 20 mai 2013

*vestiges du passé...



Depuis des décennies, la vieillerie a laissé de longues traces sur les murs décolorés, sur le plancher où la vaisselle sale traîne encore...


Au-dessus de la cheminée une poutre peinte abrite quelques bibelots poussiéreux, 
quelques bondieuseries, vestiges du passé.
Pas de trace de lumière, ou très peu..  celle qui passe à travers les volets, 
ou ce qu'il en reste..
Ici, tout une époque a vécu.
Tout un monde a vécu.



L'étranger, d'un premier coup d'oeil ne voit qu'un amoncellement d'objets inanimés, un amas de ferraille,
des objets sans fonction précise, recouverts de crasse et de rouille.

Par contre l'amateur de brocante et d'antiquités voit là source de richesse.
Avec un  pouce d'imagination.

Un peu de jus de coude aussi, il répond Albin.
Il emprunte les quelques marches qui le conduisent au grenier par une sorte de trappe.
C'est le noir total.

Faut faire attention à ne pas tomber.. avec les insectes, les rats, les chauves-souris...

Un bruit de  pas résonne  sur le bois vierge de toute vie depuis longtemps.
Absence....
Un rai de lumière entrevoit de vieilles malles laissant deviner quelques trésors, 
quelques secrets, des reliques.
Il  tâtonne .
Confus d'avoir pénétré un lieu étrange.. il revient en arrière en évitant de faire crisser
la dernière marche disjointe. Elle gémit libérant la plainte d'un bois vermoulu, endormi depuis...


En réalité il faudrait peu de chose pour que tout renaisse.
Toujours en cherchant, en tâtant,  il est entraîné bien malgré lui vers une autre pièce invisible au premier abord,
où sont accrochées des photographies rattachant le passé au présent.
Les grands-parents, la forêt jadis, des almanachs..
Des débris de vaisselle jonchent le sol sali. Que de poussière !
et un odeur de renfermé..
Il hésite encore, un court instant : la pendule accrochée ne donne plus l'heure.
Piteux état.
honteux d'avoir divulgué quelque intimité, il abandonne à regret ce lieu pourtant magique.

A peine parvenu sur le seuil de la porte d'entrée, il se retourne à remords, et dévale en trombe les cinq, six marches qui le séparent d'une lumière très vive, qui pique presque aux yeux.

Tout un monde a vécu là.

Quelque peu fatigué par cette découverte, il court vers un autre sentier qui le fait descendre au pied
d'un autre versant ou peut être bien au fond de la vallée où on trouve toujours des terres cultivées
que le soleil caresse.

Là comme ailleurs, on ne laisse perdre aucune parcelle de soleil !

Den

***


2 commentaires:

  1. joli texte, émouvant. Beaucoup de respect pour ces temps de vie de jardis où certains ont vécu, se sont aimés, détestés peut-être, qu'importe ! ces secrets leur appartiennent. J'aime la délicatesse de tes mots qui accompagnent Albin dans son périple. Je t'embrasse Den.

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  2. Merci ma chère Malou,

    Je suis touchée.. Albin m'accompagne entre les lignes depuis lèse-temps, en bout des autres.. et j'ai les yeux de l'âme émus en regardant au-dessus de sa montagne désertée, perdue quelque part !
    Je t'embrasse chère nouvelle âmie..
    Den

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Par Den :
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