Vincent Van Gogh
Portrait de Joseph Roulin Assis
réalisé en Arles
début Août 1888
technique huile sur toile
81.2 x 65.3 cm
exposé à Boston au Museum of fine Arts
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Employé des Postes, né sous le second Empire,
mort sous la 3ème République,
il devient l'ami de Van Gogh, et accepte de poser plusieurs fois pour le peintre hollandais.
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"Cette fois-ci, je cherche à te faire voir la grande chose simple, la peinture de l'humanité, de toute une république, disons plutôt, par le simple moyen du portrait".
Vincent Van Gogh
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Que suppose le facteur pendant qu'il est croqué ?
On l'imagine amoureux des Beaux-Arts, et pourtant ignorant d'une belle oeuvre, étonné de ce qui lui arrive.. stupéfait de la naissance d'une toile.
Pourquoi la création, alors que le soleil assomme..
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Agé d'une quarantaine d'années, barbu ô combien, la casquette "Postes" en lettres dorées, vissée sur le crâne, le petit fonctionnaire devient mécène : Van Gogh peindra sa famille en entier, au fond d'un bistroquet d'Arles, ou dans une cuisine...
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Van Gogh écrit à sa soeur :
"En ce moment, je suis en train de faire le portrait d'un facteur en uniforme bleu foncé, avec du jaune.
Une tête un peu comme celle de Socrate, presque pas de nez, un grand front, le crâne chauve, de petits yeux gris, des joues pleines, hautes en couleur, une grande barbe poivre et sel, de grandes oreilles ;
L'homme est un terrible républicain et socialiste, il raisonne très bien et sait beaucoup de choses.
Sa femme a accouché aujourd'hui, et il n'est pas peu fier ; il rayonne de satisfaction".
Lettres à sa soeur (W5N), p.232
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"Hier Roulin est parti. C'était touchant de le voir avec ses enfants ce dernier jour, surtout avec la toute petite quand il la fait rire et sauter sur ses genoux et chantait pour elle. Sa voix avait un timbre étrangement pur et ému où il y avait à la fois pour mon oreille un doux et navré chant de nourrice et comme un lointain résonnement du clairon de la France de la révolution.
Il n'était pourtant pas triste, au contraire il avait mis son uniforme qu'il avait reçu le jour même, et tout le monde lui faisait fête".
Van Gogh
Lettres à son frère Théo (573 F) p. 437
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